Côté enseignement public, le Comité Social d’Administration Ministériel de l’Éducation Nationale (CSA-MEN) s’est tenu le 6 mai 2025. À l’ordre du jour :
- projets d’arrêtés sur les carrières,
- réforme du recrutement et de la formation
- point budgétaire.
Le SUNDEP Solidaires SUD Enseignement Privé soutient SUD éducation qui a porté la voix des personnels avec détermination et vigilance.
Formation initiale
Le ministère a présenté la nouvelle réforme de recrutement des enseignantes :
- mise en place de concours dès la licence (bac+3),
- création d’une licence « professeur des écoles » (LPE),
- reconnaissance du master,
- organisation d’une période transitoire,
- et mise en œuvre d’un pilotage national.
Les textes ont été publiés le 19 avril, et les universités préparent pour la rentrée 2025 des modules de préparation au concours (environ 60 heures), financés par le ministère de l’Enseignement supérieur.
Les précédentes réformes de la formation initiale sont de véritables échecs et l’allongement de la durée d’études nécessaire pour passer le concours a asséché le vivier des candidates. Aujourd’hui, l’année de master 2 est intenable pour les étudiantes qui doivent passer le concours, faire des stages et valider leur M2.
Face à cette situation critique, SUD éducation a porté avec force le retour à un concours à bac+3, suivi de deux années de formation diplômante sous statut de fonctionnaire stagiaire pour les maîtres du public évidemment. Cela permet de maintenir le niveau de qualification des enseignantes à bac+5 tout en offrant aux candidates la perspective d’un recrutement précoce, suivi d’une solide formation rémunérée. Le Sundep-Solidaires Paris revendique la fonctionnarisation des maîtres sous contrat avec l’État qui ne bénéficieront pas du même statut.
La réforme prévoit que les concours externes soient déplacés à bac+3 à partir de la session 2026 sauf pour les concours de l’agrégation, certains concours CAPLP nécessitant des conditions de diplôme particulières. Les lauréates suivront une formation de 2 années rémunérées (1 400 € nets par mois en M1 et 1 800 € nets par mois en M2) avec une entrée progressive dans le métier.
Dès la session 2026, les candidates pourront se présenter aux concours au cours de l’année de L3.
Pour les professeures des écoles
Le concours se déroule en deux étapes : l’admissibilité et l’admission. Le concours externe comporte deux épreuves d’admissibilité écrites :
- une épreuve de français et mathématiques,
- une épreuve sur 3 domaines à choisir parmi les 4 domaines : histoire-géographie-EMC, langue vivante, sciences et technologie, arts.
L’épreuve d’admission orale se déroule en 2 temps :
- un exposé portant sur les mathématiques ou sur le français,
- une épreuve pour éprouver la motivation, le sens du service public, le potentiel de transmission des candidates et leurs connaissances en EPS.
À partir de la session 2026, le concours externe bac + 3 est composé de deux épreuves écrites et de deux épreuves orales.
Pour le concours externe spécial bac + 3, des épreuves en langue régionale viennent s’ajouter.
Les épreuves des concours externes bac + 5, du troisième concours et des seconds concours internes restent inchangées. Elles incluent :
- trois épreuves écrites d’admissibilité,
- deux épreuves orales d’admission,
- une épreuve orale facultative. Le concours externe spécial bac + 5 et le second concours interne spécial comportent également deux épreuves en langue régionale.
À partir de la session 2028, les candidates qui auront validé l’ensemble de leur licence professorat des écoles (LPE) seront dispensés des épreuves d’admissibilité et pourront se présenter directement aux épreuves orales d’admission.
SUD éducation dénonce cette disposition qui vient créer un régime d’exception pour les professeures des écoles qui rompt ainsi l’égalité entre les candidates.
Pour les métiers du second degré : certifiées, PEPS, PLP sans conditions de diplôme particulières et CPE
Le concours externe des enseignantes comprend :
- deux épreuves d’admissibilité qui sont exclusivement disciplinaires,
- deux épreuves d’admission : un exposé disciplinaire suivi d’un échange avec le jury et un entretien de motivation.
La formation avant le concours
Pour les futures professeures des écoles : les universités pourront ouvrir des licences professorat des écoles (LPE) à partir de la rentrée 2026. Cette licence devra préparer les étudiantes au métier de professeure des écoles et au CRPE positionné en fin de licence.
La licence prévoit la découverte progressive du métier de professeure des écoles, grâce à 10 semaines minimum de stages d’observation et de pratique accompagnée (Sopa) dans les écoles.
Pour préparer le CRPE et les concours d’enseignement du second degré (sauf agrégation), les étudiantes pourront suivre des modules de préparation aux concours dans les licences disciplinaires à partir de septembre 2025.
La réforme doit se mettre en place à moyens constants dans les universités : ouvrir des licences PPE pourrait par exemple conduire à fermer d’autres filières.
SUD éducation revendique des moyens conséquents pour les universités pour mettre en œuvre la réforme dans de bonnes conditions.
La formation après le concours
Les lauréates du concours externe bénéficieront d’une formation de deux ans au sein des instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (INSPE) pour les concours de l’enseignement public et ISFEC pour les concours de l’enseignement privé sous contrat. Néanmoins selon le parcours antérieur du ou de la lauréate, les modalités de formation pourront varier.
Pendant les deux années de transition (2025-2026 et 2026-2027), des concours seront ouverts aux niveaux bac + 3 et bac + 5.
Les étudiantes inscrites en M1 ou en M2 du master Meef à la rentrée 2025 pourront passer les deux concours. Les étudiantes en M1, lauréates du concours d’avril 2026 seront nommées stagiaires à mi-temps dans l’enseignement privé.
Les étudiantes en M2, lauréates du concours d’avril 2026 seront nommées stagiaires à mi-temps pour l’enseignement privé.
Ce que le SUNDEP Solidaires revendique :
- aucune situation particulière d’étudiantes ne doit être oubliée ;
- l’entrée dans le métier doit être progressive et aucune lauréate ne doit être affectée dans une classe à plein temps.
Le Sundep Solidaires considère que le calendrier très serré constitue une forte dégradation des conditions de travail des personnels dans les INSPE et les universités.
